𝗗𝗿𝗮𝗺𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗙𝗮𝗹𝗮𝗶𝘀𝗲 𝗱𝗲 𝗗𝘀𝗰𝗵𝗮𝗻𝗴
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𝗖𝗲𝘀 𝗺𝗲́𝗺𝗼𝗶𝗿𝗲𝘀 𝘀𝗰𝗶𝗲𝗻𝘁𝗶𝗳𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝗮𝘂𝗿𝗮𝗶𝗲𝗻𝘁 𝗱𝘂̂ 𝗮𝘁𝘁𝗶𝗿𝗲𝗿 𝗹’𝗮𝘁𝘁𝗲𝗻𝘁𝗶𝗼𝗻 !
Dschang,UDs/SIC-15/11/24.Quatre mémoires de Master recherche en Sciences de la terre, soutenus à l’Université de Dschang, ont analysé la falaise de Dschang. Ils ont été respectivement validés par différents jurys en 2021 et 2022. Le Prof. Bertille Ilalie Manefouet Kentsa est l’enseignante-chercheure qui a encadré ces travaux de recherche. Elle est géologue, géotechnicienne et hydrotechnicienne. Ses étudiants ont évalué la stabilité des talus, entendus comme des terrains en pente très inclinés, aménagés par des travaux de terrassement. L’exemple typique est celui sur lequel on a enregistré les récents éboulements ayant causé le deuil dans plusieurs familles. Nous avons eu accès à ces volumes produits par des jeunes chercheurs.
𝑴𝒆́𝒎𝒐𝒊𝒓𝒆 1
Le mémoire de Dilanne Djeumeni Kenfack, défendu en 2022, est intitulé : « 𝑬́𝒕𝒖𝒅𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕𝒆́ 𝒅𝒆𝒔 𝒕𝒂𝒍𝒖𝒔 𝒅𝒖 𝒕𝒓𝒐𝒏𝒄̧𝒐𝒏 𝒓𝒐𝒖𝒕𝒊𝒆𝒓 𝑫𝒔𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈-𝑺𝒂𝒏𝒕𝒄𝒉𝒐𝒖 𝒑𝒂𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒎𝒆́𝒕𝒉𝒐𝒅𝒆𝒔 𝒅’𝒆́𝒒𝒖𝒊𝒍𝒊𝒃𝒓𝒆 𝒍𝒊𝒎𝒊𝒕𝒆». « Les travaux effectués sur le terrain ont consisté aux descriptions macroscopiques des matériaux, au prélèvement des échantillons et en la collecte des données », indique cette jeune chercheure. Quatre recommandations sont contenues dans ce volume de 93 pages : « faire un reprofilage des talus, et, sur chaque portion, construire des ouvrages de soutènement ; aménager les canalisations et installer les dispositifs de drainage profond pour réduire la pression interstitielle dans le sol car l’eau représente le danger le plus agressif de dégradation des sols ; faire des injections à la chaux ; reboiser les talus pour ralentir l’érosion superficielle et favoriser l’évapotranspiration ».
𝑴𝒆́𝒎𝒐𝒊𝒓𝒆 2
Autre mémoire de 2022, celui de Dilane Azebaze Yimgang. Il s’intitule : « 𝑬́𝒗𝒂𝒍𝒖𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕𝒆́ 𝒅𝒆 𝒅𝒆𝒖𝒙 𝒕𝒂𝒍𝒖𝒔 𝒅𝒖 𝒕𝒓𝒐𝒏𝒄̧𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒓𝒐𝒖𝒕𝒆 𝑫𝒔𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈-𝑺𝒂𝒏𝒕𝒄𝒉𝒐𝒖 𝒂𝒗𝒆𝒄 𝒍𝒂 𝒎𝒆́𝒕𝒉𝒐𝒅𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒆́𝒍𝒆́𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒇𝒊𝒏𝒊𝒔 ». Cette étude diffère de celle précédemment mentionnée par la méthode d’évaluation utilisée. Elle débouche sur trois recommandations : « effectuer des essais géophysiques pour la détermination du niveau de la nappe phréatique et celui de la nature et des propriétés des différentes couches de sols en profondeur ; faire des simulations numériques de la méthode de confortement choisie pour prévoir le comportement du sol ; sensibiliser les populations sur les risques qu’elles courent en réalisant des ouvrages dans ces zones ».
𝑴𝒆́𝒎𝒐𝒊𝒓𝒆 3
« 𝑬́𝒗𝒂𝒍𝒖𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒆𝒕 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒊𝒃𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒖 𝒔𝒖𝒊𝒗𝒊 𝒈𝒆́𝒐𝒕𝒆𝒄𝒉𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕𝒆́ 𝒅𝒆𝒔 𝒕𝒂𝒍𝒖𝒔 𝒅𝒖 𝒕𝒓𝒐𝒏𝒄̧𝒐𝒏 𝒓𝒐𝒖𝒕𝒊𝒆𝒓 𝑫𝒔𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈-𝑺𝒂𝒏𝒕𝒄𝒉𝒐𝒖 𝒅𝒖 𝑷𝑲 51+ 300 𝒂𝒖 𝑷𝑲 55 + 600 ». C’est le titre du mémoire soutenu en 2021 par Dochelle Linda Ngannou Kangmo. La lauréate indique que « le travail sur le terrain a consisté à faire une description morpho-structurelle des profils de sol, suivi du prélèvement des échantillons (six échantillons remaniés et de quatre échantillons intacts). Les travaux de laboratoire ont consisté en la détermination des propriétés de caractérisation physiques et mécaniques ». Conclusion de cette étude : « Le facteur de sécurité calculé montre que les talus du tronçon routier Dschang-Santchou sont instables dans le cas d’un glissement plan et stables pour un glissement circulaire ».
𝑴𝒆́𝒎𝒐𝒊𝒓𝒆 4
Roméo Ducros Kamdem Kamgang a quant à lui défendu un mémoire intitulé : « 𝑬́𝒗𝒂𝒍𝒖𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒆𝒕 𝒄𝒐𝒏𝒕𝒓𝒊𝒃𝒖𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒂𝒖 𝒔𝒖𝒊𝒗𝒊 𝒈𝒆́𝒐𝒕𝒆𝒄𝒉𝒏𝒊𝒒𝒖𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒕𝒂𝒃𝒊𝒍𝒊𝒕𝒆́ 𝒅𝒖 𝒕𝒂𝒍𝒖𝒔 𝒅𝒖 𝒕𝒓𝒐𝒏𝒄̧𝒐𝒏 𝒓𝒐𝒖𝒕𝒊𝒆𝒓 𝑫𝒔𝒄𝒉𝒂𝒏𝒈-𝑺𝒂𝒏𝒕𝒄𝒉𝒐𝒖 : 𝒅𝒖 𝑷𝑲 46+300 𝒂̀ 𝑷𝑲 51+300 ». Cette investigation scientifique débouche sur une conclusion : « Pour pallier au problème d’instabilité en rupture plan, il faudra construire des murs de gabions tout au long des surfaces de rupture et créer un réseau de drains pour les eaux en provenance de la ville de Dschang ».
Cette quatrième analyse contient également des recommandations. D’abord, il s’agit de « faire le renforcement des terres par des ouvrages de soutènement ». Cela passe par la construction des « murs en béton armé de type L pour stabiliser rapidement le talus», mais aussi des « murs de gabion ou en béton de masse disposés en pieds de la surface de glissement pour stopper l’avancement des terres vers la route ». Ensuite, Roméo Ducros K.K. pense qu’il faut faire « un aménagement des canalisations le long de la route pour réduire la pression interstitielle dans le sol, et ainsi augmenter la résistance de cisaillement du terrain ». Cette opération amenuiserait « les forces motrices de la pression de l’eau dans les fissures ». Enfin, la plantation des gazons pour l’entretien du talus figure dans ces propositions.
𝑬𝒏𝒔𝒆𝒊𝒈𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔
Lorsqu’on parcourt ces travaux réalisés au département des Sciences de la terre de l’Université de Dschang, il ressort que les scientifiques ont alerté sur les risques encourus à la falaise de Dschang. Une exploitation rigoureuse de ces résultats de recherche permet d’indiquer qu’on ne part pas de zéro dans l’effort de compréhension de ce qui a pu se passer le 5 novembre 2024. D’ailleurs, dans les différentes conclusions de ces mémoires, on peut voir d’autres pistes suggérées en termes de recherches à
mener.
La Task force que le Recteur de l’UDs a prévu de mettre en place pourra s’appuyer sur ces quatre jeunes chercheurs et leurs encadreurs. Ces derniers aimeraient faire partie des acteurs commis par le ministre des Travaux publics pour les études géotechniques envisagées sur cette voie routière. Une des leçons qu’on peut tirer à ce stade : c’est que nous devons investir dans la vulgarisation scientifique pour donner une résonnance aux résultats des travaux de recherche pertinents menés dans nos universités. La prévention des catastrophes passe aussi par là.
𝐇𝐢𝐧𝐝𝐫𝐢𝐜𝐡 𝐀𝐒𝐒𝐎𝐍𝐆𝐎
(COM-UDs)