A la découverte de la FAR-UDs, Unité de Penka Michel : Historique et évolution
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Félix Meutchieye (Dr-Ing), Chef de Ferme d’Application et de Recherche (FASA-UDs)
Historique de la ferme
Dans les années 40, les français avaient fait de la région Bamiléké dont Dschang était la capitale, une zone d’installation des infrastructures productives, notamment agropastorales à la suite des allemands vaincus deux décennies avant. Parmi les spéculations alors en vogue, le café arabica figurait en tête. Si les plus grandes superficies de monoculture à café se situaient dans la Menoua et les Bamboutos actuels, la localité de Bansoa fut choisie pour abriter plus de 500ha de production de quinquina (dont l’écorce fournie la quinine) dès la fin des années 40. En effet, une station de recherche et expérimentation agricole a été installée à Dschang (sur le site actuel de l’IRAD) qui faisait partie de l’ORSTOM. Le Chef de la station, M. Lagarde développa jusque dans les années 50 une unité de production des écorces avec des activités de vulgarisation de cette culture dans les communautés de la région (où il subsiste encore des plantes reliques).
Activités originelles de la ferme
La station fut alors nommée Station de Multiplication et Production du Quinquina, nom conservé jusqu’à présent pour la portion rétrocédée au MINADER après les indépendances. La Ferme du Quinquina avait alors une fonction de recherche, de production et de transformation d’une culture à vocation pharmaceutique, et destinée essentiellement à l’exportation. Après la création de l’Ecole Camerounaise de l’Agriculture, et plus tard du Centre Universitaire de Dschang (à vocation uniquement agricole en 1977), progressivement une partie des activités et des actifs de la Ferme coloniale fut reversée dans le capital de l’établissement de formation agronomique. Dès le début des années 80, une procédure de division de la superficie initiale de plus de 500 ha fut initiée par l’Etat du Cameroun. Héritant initialement de près de 200 ha (les autres espaces répartis entre IRA et MINAGRI, ancêtres de IRAD et MINADER), le Centre Universitaire de Dschang intégra les espaces nouveaux dans son dispositif pédagogique et de production.
Activités pédagogiques, expérimentions, production et découvertes
Misant sur la diversification et se fondant sur ses missions comme institution universitaire d’appui au développement rural, et soutenu par le modèle américain Land Grant. Ce modèle fait de la Ferme d’Application et de Recherche un outil incontournable de son dispositif. En effet, il a été conclu alors que la logique qui prédispose de la formation d’un Ingénieur compétent et performant est chronologique comme suit, plaçant l’apprenant au cœur du dispositif : « Ce que j’entends, je l’oublie ; ce que je vois, je me souviens ; ce que je fais, je comprends ». A travers des générations des Agronomes formés (ITA, ENSA et INADER), le site de Bansoa (Arrondissement de Penka-Michel) a joué un rôle fondamental qui est perceptible par l’appropriation des cultures et modes disséminés par la ferme. Avec la Réforme Universitaire de 1993, la FASA a connu quelques difficultés au plan logistique, ressources humaines et finances pour maintenir les activités. Il faut aussi l’invasion progressive des terres par des tiers privés ou publics. Actuellement estimée autour de 146 ha, la superficie est exploitée par des tiers sous la supervision de l’équipe de la Ferme. Des efforts sont fournis pour rendre à la Ferme ses fonctions, en dépit du manque de renouvellement des moyens de mobilité et des engins. Quelques actions ont été entreprises en vue de l’actualisation des objectifs et de la valorisation des espaces. Il s’est agi de la production des semences de bases (maïs, pommes de terre, banane plantain), expérimentation/adaptation des provenances (tournesol, blé tendre, Artemisia, piment de cayenne, poivron blanc), production commerciale à petite/moyenne échelles (maïs, haricot, pommes de terre, tomates…) ; quelques partenaires techniques y mènent des essais (Ets YARA, CARBAP…) et d’autres activités sont envisagées avec l’amélioration des moyens de travail. Si le potentiel est là, il est besoin de questionner et d’envisager des meilleurs mécanismes de structuration et d’opérationnalisation de la Ferme pour des résultats plus importants, car la demande pédagogique et alimentaire est bien réelle, et constitue un levier économique indéniable.