Baptême d’infrastructures à l’Université de Dschang

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HON. JOSEPH FONDJO (1924 – 2000) : L’HOMME QUI MAINTIENT LA FORMATION SUPÉRIEURE À DSCHANG

 

Les citoyens de Dschang des années 1960 et 70 ont connu une légende : Joseph Fondjo. Homme à l’influence établie, il apparaissait aux yeux de beaucoup comme un mythe. Aujourd’hui encore, certains témoignent de ce que leurs parents ou leurs grands-parents leur ont parlé de cette légende qui se distinguait, entre autres, par sa voiture qui traversait la ville sous sirène. Mais ce n’est pas pour cela que le Conseil d’Administration de l’Université de Dschang a décidé de baptiser l’une des infrastructures de cette institution de son nom. 

Deuxième personnalité à être citée dans la note d’information du Recteur de l’UDs du 22 décembre dernier, la mémoire de ce dernier est désormais perpétuée au sein du parc universitaire. L’ancienne «salle des conférences et des spectacles», face mât du drapeau au campus A à Dschang, est désormais l’«Auditorium Joseph Fondjo». Pourquoi son nom a-t-il réellement retenu l’attention du top management de l’UDs pour être proposé et validé ?

Un acte qui consolide la formation supérieure à Dschang

Alors que le chef-lieu de la Région Bamileké est déplacé de Dschang pour Bafoussam au début des années 1960 et que toutes les autres institutions doivent être transférées, l’honorable Joseph Fondjo pose au cours de son premier séjour à l’Assemblée nationale un acte qui permet de conserver à Dschang l’école de formation des techniciens d’agriculture.

Au moment du déménagement de l’Inspection fédérale, le Président Ahmadou Ahidjo fait un discours à Dschang en 1962 où il déclare que toutes les institutions partiraient, sauf le Centre Régional d’Éducation Physique et Sportive (CREPS) et le Collège National d’Agriculture (CNA). Mais entre-temps, des tractations ont lieu pour que Dschang soit aussi délesté du CNA. Face aux Députés, le Dr Vroumsia Tchinaye, nommé en 1965 Secrétaire d’État au Développement Rural, a affirmé que cette école irait là où les populations manifesteraient le plus d’engouement pour l’accueillir.

En réponse au Secrétaire d’État, l’honorable Joseph Fondjo construit un bâtiment du CNA à cette époque-là. Cet acte contribue lourdement à la stabilisation de ce Centte à Dschang, lequel deviendra Institut des Techniques Agricoles (ITA), puis Centre Universitaire de Dschang et enfin Université de Dschang.

Reconnaissance pour l’homme d’affaires, politique et mécène

Le 15 novembre 2000, le Club UNESCO du Lycée Classique de Dschang l’adopte comme parrain afin de pérenniser son œuvre en faveur de l’éducation. A l’occasion de la célébration en 2010 du cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun, il est désigné, dans le cadre d’un travail conduit par l’UDs, «Homme du cinquantenaire de l’Arrondissement de Fokoué» dont il est originaire.

Opérateur économique et homme politique, l’honorable Joseph Fondjo a été Conseiller municipal à la Commune Mixte Rurale de Dschang et Député de la Nation. Représentant du peuple à l’Auguste Chambre, il a fait deux mandats à l’Assemblée nationale du Cameroun : d’abord lors de la législature 1965 – 1970, puis lors de la législature 1973 – 1978. Il y a siégé dans la Commission de la production, de l’urbanisme, de la construction et des échanges intérieurs.

Tout en étant dans l’arène politique et économique, il a pensé que l’une des choses les plus chères à une nation c’est bien la formation des jeunes. Il a exprimé sa pensée en actes en posant sa pierre pour l’édification d’un « édupole » à Dschang. Il mérite de l’admiration !