Colloque international
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Les chercheurs sondent la mémoire, les représentions et les perceptions de l’Afrique dans la littérature italienne (post)coloniale
Dschang, UDs/SIC – 7/11/2019. Le mercredi 6 et le jeudi 7 novembre 2019, l’Amphi 1000 du campus principal de l’Université de Dschang (UDs) a abrité le colloque international sur le thème : « L’Afrique dans la littérature italienne (post)coloniale : mémoire, représentations et perceptions ». Organisé par le Centre de Recherche en Espaces, Arts et Humanités (CEREAH) de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH), il s’est agi de questionner la conception de l’Afrique dans l’imaginaire italien et comment elle s’est transposé dans l’écriture littéraire du Moyen Age jusqu’à nos jours. Le Dr Colbert Akieudji, Coordonnateur de la Filière Trilingue Italienne du Département de Langues étrangères appliquées (LEA/FLSH) et Coordonnateur scientifique du colloque précise que l’enjeu ici est surtout de « regarder la période coloniale et la période post-coloniale ». Cette rencontre est la première du genre à travers le monde car ajoute-t-il « c’est un honneur pour l’UDs d’être la première à organiser un colloque sur cette thématique, à travers l’Afrique, l’Europe et le monde [étant donné que] les études italiennes sont beaucoup plus articulées entre l’Italie et la France ». Le Pr Silvia Contarini, professeur de Littérature et civilisation de l’Italie contemporaine à l’Université de Paris Nanterre, par ailleurs Présidente de l’Association internationale des Professeurs d’Italiens, corrobore ces propos : « c’est le premier colloque fait en Afrique sur la perception de l’Afrique dans la culture italienne ; je crois qu’en Italie et en France il n’y a pas eu de colloque de ce type. C’est dire l’importance de colloque ».
La première journée était ponctuée par la cérémonie d’ouverture à laquelle le Recteur de l’UDs, le Pr Roger Tsafack Nanfosso, était représenté par le Doyen de la Faculté, le Pr Maurice Tsalefac. Elle a été suivie par une succession de cinq panels jusqu’au lendemain. Les chercheurs, enseignants-chercheurs et doctorants spécialisés dans les études italiennes sont venus d’Italie, de France, des USA, de la Croatie, de l’UDs et de l’Université de Maroua. Le colloque s’est terminé avec une table ronde suivie par la cérémonie de clôture pendant laquelle un message de S.E. Marco Romiti, Ambassadeur d’Italie au Cameroun, a été lu à l’assistance. La table ronde avait pour thème « Quelle coopération culturelle entre l’Afrique et l’Italie ? ». La réflexion autour de cette question a voulu s’inspirer des constats effectués pendant les travaux des spécialistes.
Plusieurs résultats ont en effet été obtenus. Il ressort dans l’ensemble que la manière dont les auteurs italiens ont vu l’Afrique à différentes époques est caractérisée par une dynamique évolutive, surtout à partir du XXe siècle. L’on a constaté en effet que les présentations de l’époque coloniale étaient très marquées par des rapports de domination donc des différences entre l’Europe occidentale blanche et l’Afrique noire. Par la suite a émergé le paradigme post-colonial « très marqué par un sentiment de culpabilité [car] aujourd’hui, on est en train de passer à la recherche de rapports plus normaux, plus symétriques » dit le Pr Silvia Contarini. L’évolution ainsi observée depuis l’époque coloniale est allée de pair avec la nature des relations entre l’Italie et l’Afrique. Celles-ci sont passées des relations colons/colonisés aux relations de partenariat. En effet, relève le Dr Colbert Akieudji, « il y a une prise de conscience des Italiens par rapport à la différence et l’identité africaine qui restent à respecter […] On est ainsi passé d’une écriture exotique soutenant l’idéologie coloniale à une écriture de type réalisme-dénonciation puisque les écrivains italiens d’aujourd’hui dénoncent la façon par laquelle l’Italie a regardé l’Afrique jusqu’ici ». Il s’agit ainsi d’avoir un rapport différent avec l’Afrique./ LP