Développement agricole
M. Bernard Djomgang
- Publié par R.
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Les conditions d’une agriculture de seconde génération au Cameroun
Dschang, UDs/SIC-28/06/2017. L’agriculture camerounaise est un secteur plein d’atouts, mais qui fait face à d’énormes difficultés. Quelles stratégies implémenter pour contourner ces obstacles ? Telle est la question à laquelle Bernard Njonga était convié à répondre ce mercredi 28 Juin 2017 dans la salle des Conférence de l’Université de Dschang (UDs). C’était à l’occasion de la table-ronde organisée par la Dschang School of Agronomy and Environnemental Sciences sur le thème : « L’agriculture de seconde génération : état des lieux, enjeux et perspectives ». Cet ingénieur agronome et leader associatif dans la société civile intervenait précisément sur « les conditions de la productivité et de la compétitive d’une agriculture de seconde génération ».
D’entrée de jeu, le conférencier relève le contraste qui existe au Cameroun entre les ambitions politiques en matière d’agriculture et la réalité. C’est une agriculture qui se définit par la modernité, la mécanisation, la haute productivité, l’ouverture à l’industrialisation et l’usage d’intrants modernes. Cependant, constate-il, 90% des producteurs agricoles au Cameroun sont des petits exploitants et on importe 700 000 tonnes de riz annuellement. Dans son diagnostic, Bernard Njonga observe que l’environnement n’est pas favorable à la transition vers une agriculture de seconde génération. L’agriculture camerounaise est selon lui minée par des difficultés telles que : l’insuffisance d’une ressource humaines experte, l’indisponibilité des semences, la déconnexion entre la recherche et les entreprises agricoles, l’absence d’assurance, le problème d’accès aux terres, le manque d’investissement et d’équipements de base (routes, eaux, énergie…).
Après ce bilan alarmiste de l’état des lieux, Bernard Njonga s’est voulu tout de même optimiste en présentant les pistes qui propulseraient le Cameroun vers une agriculture de seconde génération. Il suggère à ce propos un découpage territorial du Cameroun en 5 régions agro-écologiques (Ouest, domaine de la forêt, sahel, littoral, Adamaoua). Chaque région se spécialiserait alors dans le développement de son potentiel. Cette réorganisation territoriale devrait se poursuivre au niveau des structures d’encadrement, notamment avec la fusion des ministères compétents dans les domaines de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage et de la forêt. Cela favoriserait alors la lisibilité et la coordination de ces secteurs. En outre, il conviendrait, selon Bernard Njonga, de réduire les projets et les programmes en matière d’agriculture pour privilégier les subventions et les primes de production. Cela stimulerait les efforts, explique-t-il, et rendrait plus attractifs les métiers de la terre. De cette façon, il sera facile de placer les jeunes au centre de la politique agricole et d’en faire des « entrepreneurs ruraux » dans les activités agro-sylvico-pastorales./LBP