Insectes au menu de la première

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 « 𝗝𝗼𝘂𝗿𝗻𝗲́𝗲 𝗱𝗲 𝗭𝗼𝗼𝘁𝗲𝗰𝗵𝗻𝗶𝗲 » 𝗱𝗲 𝗹’𝗨𝗻𝗶𝘃𝗲𝗿𝘀𝗶𝘁𝗲́ 𝗱𝗲 𝗗𝘀𝗰𝗵𝗮𝗻𝗴

Dschang,UDs/SIC-20/03/25.La première édition de la « Journée de Zootechnie » de l’Université de Dschang a eu lieu les 14 et 15 mars 2025. L’événement s’est tenu dans les locaux de l’École doctorale. Ce banquet scientifique a été irrigué par le thème : « 𝘈𝑝𝘱𝑙𝘪𝑒𝘥 𝘌𝑛𝘵𝑜𝘮𝑜𝘭𝑜𝘨𝑦 𝐴𝘯𝑑 𝐿𝘪𝑣𝘦𝑠𝘵𝑜𝘤𝑘 𝑃𝘳𝑜𝘥𝑢𝘤𝑡𝘪𝑜𝘯 𝘪𝑛 𝑂𝘯𝑒 𝐻𝘦𝑎𝘭𝑡𝘩 𝘌𝑟𝘢 ». Organisé par le département de Zootechnie (Faculté d’Agronomie et des Sciences agricoles), il a été coordonné par le Prof. Félix Meutchieye, chef dudit département. Des chercheurs de l’Afrique du Sud, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, du Tchad et des universités nationales du Cameroun y ont pris part. Les administrations sectorielles en charge de l’Elevage et de l’Agriculture ont également tenu à marquer de leur présence ces agapes intellectuelles.

Dans le contenu, les travaux ont analysé le rôle, l’élevage et les usages des insectes dans le contexte « 𝑈𝘯𝑒 𝑠𝘢𝑛𝘵𝑒́ ». Cette approche intégrée, recommandée par l’Organisation Mondiale de la Santé, indique que la santé globale passe par l’optimisation croisée de celles des personnes, des animaux et des écosystèmes. Il faut donc trouver un équilibre entre ces facteurs afin de mieux lutter contre les maladies et prévenir des catastrophes.

𝙇𝒂 𝒍𝙚𝒄̧𝙤𝒏 𝒊𝙣𝒂𝙪𝒈𝙪𝒓𝙖𝒍𝙚

Le Prof. Saliou Niassy, Coordonnateur de l’Inter-African Phytosanitary Council, une agence spécialisée de l’Union Africaine basée à Yaoundé, par ailleurs Professeur à l’Université de Prétoria, a délivré la leçon inaugurale. Elle s’est articulée autour du thème : « 𝑈𝑛𝑙𝑜𝑐𝑘𝑖𝑛𝑔 𝑖𝑛𝑠𝑒𝑐𝑡𝑠’ 𝑝𝑜𝑡𝑒𝑛𝑡𝑖𝑎𝑙 𝑓𝑜𝑟 𝑏𝑒𝑡𝑡𝑒𝑟 𝑤𝑒𝑙𝑓𝑎𝑟𝑒 𝑎𝑛𝑑 ℎ𝑒𝑎𝑙𝑡ℎ». L’orateur, intervenant en visio-conférence, a par exemple rappelé que « 𝑙𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑠𝑒𝑐𝑡𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑒𝑠𝑡𝑖𝑏𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑟𝑐𝑒 𝑑𝑢𝑟𝑎𝑏𝑙𝑒 𝑑𝑒 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒́𝑖𝑛𝑒𝑠. 𝐼𝑙𝑠 𝑜𝑛𝑡 𝑒𝑛 𝑒𝑓𝑓𝑒𝑡 𝑢𝑛𝑒 𝑡𝑒𝑛𝑒𝑢𝑟 𝑒𝑛 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒́𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑏𝑟𝑢𝑡𝑒𝑠 𝑎𝑙𝑙𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒 40 % 𝑎̀ 75 %, 𝑠𝑢𝑟𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑛𝑡 𝑐𝑒𝑙𝑙𝑒 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒́𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑎𝑛𝑖𝑚𝑎𝑙𝑒𝑠 (12 % 𝑎̀ 34,5 %) 𝑒𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑟𝑜𝑡𝑒́𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑣𝑒́𝑔𝑒́𝑡𝑎𝑙𝑒𝑠 (7 % 𝑎̀ 50 %) ». 𝐷𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑙𝑜𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑖𝑛𝑠𝑒𝑐𝑡𝑒𝑠 𝑑𝑜𝑛𝑡 𝑙’𝐻𝑜𝑚𝑚𝑒 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑠𝑒 𝑛𝑜𝑢𝑟𝑟𝑖𝑟, « 𝑒𝑛𝑣𝑖𝑟𝑜𝑛 80 % 𝑑𝑒 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑜𝑖𝑑𝑠 𝑐𝑜𝑟𝑝𝑜𝑟𝑒𝑙 𝑒𝑠𝑡 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑏𝑙𝑒, 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑟𝑒 55 % 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑙𝑒𝑡𝑠 𝑒𝑡 𝑙𝑒 𝑝𝑜𝑟𝑐 𝑒𝑡 40 % 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 𝑏𝑜𝑣𝑖𝑛𝑠 », a-t-il indiqué. Il a relevé que malgré leur potentiel nutritionnel pour l’humain, les insectes restent mal connus/exploités. Leur contribution au système alimentaire durable du continent africain reste peu documentée.

Les autres communications (sous formes de panels et en sessions parallèles) en lien avec la problématique au centre de l’événement ont abordé : l’importance socioéconomique des insectes ; leur biodiversité et leur écologie ; leur production en masse et leur élevage ; leur lien avec le concept « 𝑈𝑛𝑒 𝑠𝑒𝑢𝑙𝑒 𝑠𝑎𝑛𝑡𝑒́ ». Le Dr Julien Azoutane, sur la problématique du « 𝑂𝑛𝑒 ℎ𝑒𝑎𝑙𝑡ℎ », a par exemple mis en exergue la dangerosité des modes de capture des criquets comestibles à Ati, au Tchad. Les populations y utilisent en effet des pesticides pour le faire. La conséquence qui en découle est la dégradation de l’environnement d’une part, et d’autre part, une forte prévalence des maladies liées à « 𝑙𝑎 𝑏𝑖𝑜𝑎𝑐𝑐𝑢𝑚𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑑𝑒𝑠 𝑡𝑜𝑥𝑖𝑛𝑒𝑠 𝑐ℎ𝑒𝑧 𝑙𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑜𝑚𝑚𝑎𝑡𝑒𝑢𝑟𝑠 ». Cet enseignant-chercheur de nationalité tchadienne a relevé des risques cancérigènes chez les consommateurs de ces criquets. Il recommande la technique de « 𝑏𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑𝑒 𝑓𝑒𝑢 » pour la capture de ces insectes.

𝑷𝒐𝒍𝒊𝒄𝒚 𝒃𝒓𝒊𝒆𝒇 𝒆𝒕 𝑺𝒎𝒂𝒍𝒍 𝑮𝒓𝒂𝒏𝒕 𝑾𝒓𝒊𝒕𝒊𝒏𝒈

En levée de rideau de ces deux jours d’échanges scientifiques, Dr Georges Macaire Eyenga, politiste et Chef de l’Unité de Recherches politiques, sociales et stratégiques (URPOSSOC) de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’UDs, a entretenu les participants sur les notions de « 𝑃𝑜𝑙𝑖𝑐𝑦 𝑏𝑟𝑖𝑒𝑓 » et du « 𝑆𝑚𝑎𝑙𝑙 𝐺𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑊𝑟𝑖𝑡𝑖𝑛𝑔 ». Les participants et autres doctorants en Biotechnologies et Productions animales et les enseignants-chercheurs venus pour la circonstance ont retenu qu’écrire un policy brief, c’est traduire ses résultats de recherche en un langage et une forme accessibles aux décideurs et responsables des organisations. Ils ont surtout pris acte, sur la base de l’expérience personnelle de l’orateur, de ce qu’il y a beaucoup d’argent dans le monde de la recherche. Les techniques du « 𝑆𝑚𝑎𝑙𝑙 𝐺𝑟𝑎𝑛𝑡 𝑊𝑟𝑖𝑡𝑖𝑛𝑔 » permettent d’aller capter ces sommes.

Notons également qu’un espace d’exposition a été aménagé. Il a accueilli une quinzaine de professionnels qui ont exposé leurs produits à base d’insectes ou issus de l’activité de ceux-ci. Ils nous ont permis de réaliser le potentiel économique de l’exploitation durable de ces petits êtres vivants. Ledit espace a également donné la possibilité aux chercheurs de montrer l’état de leurs connaissances par le biais des communications affichées.

𝙃𝒐𝙢𝒎𝙖𝒈𝙚 𝙖𝒖𝙭 𝙥𝒊𝙤𝒏𝙣𝒊𝙚𝒓𝙨

La soirée de clôture, au restaurant du campus A, en présence des Vices Recteurs Prof. Nadine Machikou (VREPTIC) et Prof. Bernard-Raymond Guimdo Dongmo (VRECOME), a surtout permis à l’équipe du département de Zootechnie, de rendre hommage aux pionniers de cette discipline à Dschang et en Afrique francophone. Ils ont tous commencé à enseigner avant la création de l’Université de Dschang en 1993, certains ayant débuté dès 1969 à l’EFSA. Ce sont : Prof. Njwe Reuben Mbe, Prof. Joseph Djoukam Dr Ngam Joe Eric Tosah, Prof. Tchoumboue, Prof. Yacouba Manjeli, Mr Nchembi Francis Tarla, Prof. Etienne Pamo Tendonkeng, Prof. Alexis Teguia et Prof. André Zoli Pagnah.

Deux parmi ces devanciers sont déjà décédés. Ils ont été représentés respectivement par la veuve et le fils héritier. D’autres sont encore en vie et en bonne santé, à l’instar du Pr Alexis Teguia. Ce dernier a assisté en personne à cette cérémonie d’hommages marquée par la remise des cadeaux symboliques, dont un livre intitulé « 𝑻𝒉𝒆 𝑩𝒐𝒐𝒌 𝒐𝒇 𝑳𝒆𝒈𝒂𝒄𝒊𝒆𝒔…𝑳𝒊𝒗𝒓𝒆 𝒅𝒆𝒔 𝒉𝒆́𝒓𝒊𝒕𝒂𝒈𝒆𝒔 » édité spécialement pour la circonstance. Il a souhaité, dans son propos de remerciement, que le flambeau transmis à la génération actuelle, ne s’éteigne jamais. Toute cette activité a été supervisée par le Recteur de l’UDs. C’est la première fois qu’un événement de cette envergure est organisé dans le domaine de la zootechnie au Cameroun./

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