L’ÉVALUATION DES MÉMOIRES DE MASTER À L’UNIVERSITÉ* – CHRONIQUE LIBRE EN 10 ÉDITIONS

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_Chronique n°3_
LES POINTS CARDINAUX DE L’ÉVALUATION D’UN MÉMOIRE
Alexandre T. DJIMELI
Université de Dschang (Cameroun)
Dschang,UDs/SIC-12/03/25.Dans la règlementation au Cameroun, il existe des tentatives de codification de l’évaluation des travaux de recherche du niveau Master. L’exemple le plus cité est sans doute l’Arrêté n° 04/0050/MINESUP/DDES/PEEX DU 26 juillet 2004 portant régime des études biomédicales et médico-sanitaires et des examens et programmes des enseignements à la Faculté de médecine et des sciences biomédicales (FMSB) de l’Université de Yaoundé I. Ce texte dispose en son article 19, alinéa 2, que « le mémoire est jugé sur les points suivants: 1 – Exposé du problème 10%. 2 – Méthodologie et résultats, 30%. 3 – Discussion et conclusions, 20%. 4 – Présentation et discussion avec le jury, 30%. 5 – Présentation d’un résumé en Anglais et en Français, 10%. Total 100% ». Le document des Normes universitaires applicables aux établissements d’enseignement supérieur au Cameroun publié par le MINESUP en 2015 ne s’étend pas outre mesure sur la codification de cette « notation ». Il rappelle simplement que le mémoire est « sanctionné par une note sur 20 et un nombre de crédits décrit dans le cahier de charges de l’offre de formation » (p.31). Se satisferait-on de ces dispositions que l’on ne répondrait que partiellement à la question ci-dessus posée.
En parcourant la littérature sur les méthodes de recherches en arts, lettres, sciences humaines et sciences sociales, l’on trouve des points d’attention communs dans l’exercice d’évaluation du mémoire. Nous sommes conscients des spécificités des disciplines, lesquelles impliquent que l’on accorde parfois une importance plus marquée à tel aspect de la recherche plutôt qu’à tel autre. Par exemple, la notion de « cadre théorique » ne veut pas dire grand-chose dans certains courants de la recherche en histoire alors qu’elle est primordiale dans la recherche en sociologie ou en sciences de la communication. L’opérationnalisation des concepts, en géographie, est un exercice très approfondi alors que dans certaines disciplines on l’aborde en se limitant à un certain niveau. En sciences du langage ou en littérature, le choix et la description du corpus est un aspect central de la recherche ; pourtant, dans les disciplines où l’essentiel se passe sur le terrain (in vivo), on peut ne même pas parler du corpus en tant que tel. Etc.
On peut multiplier les spécificités. Mais ce qui nous préoccupe c’est la trame substantielle unifiante pour une évaluation rigoureuse des mémoires de Master de recherche. Cette trame constitue la lame de fond d’une certaine vigilance épistémologique. Une telle vigilance doit habiter toute personne choisie pour faire partie du sélectif collège des évaluateurs. Les éléments cardinaux de cette vigilance épistémologique constituent de facto des repères, ou des préoccupations, de l’évaluation. Ils sont ci-dessous énumérés :
(a) un problème pertinent de recherche ;
(b) un état critique de la littérature (théorique et empirique) sur le problème traité ;
(c) une opérationnalisation du ou des concepts centraux du sujet ;
(d) une présentation de la démarche de collecte, d’analyse et d’interprétation /discussion des « données » ;
(e) une conduite cohérente de l’analyse ;
(f) un respect de conventions de forme arrêtées par l’établissement ;
(g) une soutenance interactive ;
(h) etc.
À chacun de ces repères de l’évaluation correspond un nombre de points. Nous allons en faire une proposition à la fin du développement de chacune des préoccupations sus énumérées. Mais il convient avant tout de rappeler que, dans la plupart des établissements, l’évaluation du mémoire (document soumis et soutenance) est notée sur 20 points. Généralement, 15 points sont affectés au support écrit et 05 points à la soutenance. Comment ces points peuvent-ils être répartis à l’issue de la vérification, par les évaluateurs, des repères ci-dessus ?
*Prochain article : EXAMINER LE PROBLÈME DE RECHERCHE*