L’ÉVALUATION DES MÉMOIRES DE MASTER À L’UNIVERSITÉ* – CHRONIQUE LIBRE EN 10 ÉDITIONS

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Chronique n°7_
*EXAMINER LA MÉTHODOLOGIE
Alexandre T. DJIMELI
Université de Dschang (Cameroun)
Dschang ,UDs/SIC- 16/03/25.Le terme « méthodologie » renvoie à l’étude de la méthode. Dans le cadre d’un mémoire, cette étude est une « description ». La méthodologie d’un mémoire de Master est donc la « description » de la méthode, c’est-à-dire la démarche ou la voie empruntée pour réaliser ce travail. Dans les études des arts & lettres, sciences humaines et sciences sociales, il est communément exigé des étudiants du deuxième cycle universitaire qu’ils structurent la description de cette démarche en trois étapes : primo, les délimitations et choix divers ; secundo, la collecte des données ; tertio, leur analyse et leur interprétation/discussion.
La définition des limites d’une recherche est en général la première étape de la description de la méthode. Il s’agit de circonscrire le champ de l’analyse que l’on entreprend d’effectuer pour répondre aux questions posées ou vérifier les hypothèses formulées. Cette circonscription aboutit à la spécification du type de recherche (qualitative ou quantitative), du lieu, du moment, du matériau, etc. On parle ainsi souvent d’une délimitation spatio-temporelle, d’une délimitation de la population et d’une délimitation thématique.
– La délimitation spatio-temporelle précise l’espace géographique concerné par la recherche ainsi que l’espace temporel auquel le chercheur s’intéresse. Elle est très usuelle dans certaines sciences humaines et sociales comme la géographie, la sociologie, l’histoire, les sciences de la communication, etc.
– La délimitation de la population concerne les « individus statistiques » pris en compte dans la recherche. Ce peut être des êtres humains ou des choses. En général, on la délimite par un échantillonnage soit à choix raisonné, soit aléatoire. On peut considérer, sous certaines réserves, le corpus d’étude en lettres ou en communication comme le résultat d’une délimitation de la population ou un échantillon.
– La délimitation thématique, quant à elle, spécifie les principaux thèmes sur lesquels l’attention sera focalisée. Ces thèmes sont des variables à étudier, ou à soumettre aux tests, lesquelles dérivent naturellement de l’opérationnalisation du concept central de l’étude. D’ailleurs, il est possible que dans certains mémoires cette opérationnalisation se fasse au niveau de la méthodologie. Quoi qu’il en soit, toute délimitation doit être justifiée par des arguments basés sur les constats empiriques ou sur les données de la littérature.
La deuxième étape de la description de la méthode c’est la collecte des « données » à analyser. Ici, on présente les techniques choisies, les outils mobilisés et comment la collectes s’est concrètement déroulée. Les techniques les plus courantes sont l’observation, l’entretien (y compris les panels de discussion), la documentation (y compris l’exploitation des corpus). Les variantes de ces techniques sont connues. Les outils aussi : grilles d’observation, questionnaires, grilles de lecture, etc. A côté de ces outils « théoriques », il y a aussi les outils techniques à l’instar des appareils de prise de son et d’images (fixes ou dynamiques), les moteurs de recherche en ligne, etc. Les éléments à recueillir à travers ces outils et ces techniques sont formulés à partir des indicateurs issus de l’opérationnalisation du concept central de l’étude. Ici, l’on pourrait faire un tableau qui présente : les indices recherchés, les techniques de collecte, les outils utilisés, les lieux et dates, etc. Il est aussi et surtout utile de dire comment l’enquête s’est déroulée en restituant notamment « l’ambiance » du terrain, l’ambiance de la bibliothèque/médiathèque ou même l’ambiance cybernétique.
La troisième étape de la description de la méthode consiste en la présentation des techniques d’analyse des « données » collectées ainsi que d’interprétation et discussion des résultats obtenus. L’analyse consiste généralement, au niveau du Master, à dépouiller, à classer et à confronter les données recueillis aux hypothèses formulées. La méthodologie précise avec quels outils techniques (et éventuellement mathématiques) ces opérations sont faites. L’interprétation consiste quant à elle à justifier les résultats obtenus en puisant les éléments dans les données recueillies sur le terrain ou dans le corpus. Elle précise si l’hypothèse est validée ou pas; si oui jusqu’à quel niveau, si non pourquoi. À ce niveau, la méthodologie décline les référentiels à utiliser comme base d’interprétation. La discussion, enfin, compare en principe ces résultats à ceux d’autres études menées sur la même thématique. Elle note les écarts ou les congruences, qui sont par la suite « expliquées ». La méthodologie rappelle les éléments de la littérature qui entrent en discussion avec les résultats empiriques obtenus.
La méthodologie peut être notée sur les trois point sus spécifiés:
– les délimitations (1pt) ;
– les techniques et outils de collecte (1pt) ;
– les techniques et outils d’analyse, ainsi que les perspectives d’interprétation et de discussion (1pt).
*Prochain article : APPRÉCIER LA CONDUITE DE L’ANALYSE.*