L’ÉVALUATION DES MÉMOIRES DE MASTER À L’UNIVERSITÉCHRONIQUE LIBRE EN 10 ÉDITIONS

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_Chronique n°6_JUGER L’OPÉRATIONNALISATION DES CONCEPTS*
Alexandre T. DJIMELI
Université de Dschang (Cameroun)
Dschang,UDs/SIC 15/03/25.L’opérationnalisation des concepts est un point d’attention de l’évaluation du mémoire de Master. Le concept est un « outil » qui permet de structurer la pensée et d’approcher la réalité de manière rigoureuse. Nous l’envisageons communément comme une représentation abstraite et générale d’une réalité. Comme on nous l’a enseigné au cours de philosophie en classe de Terminale, la définition d’un concept obéit généralement à trois formalités : la dénomination, la compréhension et l’extension. Le concept doit en effet être désigné par un « nom » de baptême, définir la réalité qu’il entend saisir en déclinant ses facettes essentielles, préciser son domaine empirique de validité. Dans des travaux de recherche plus complexes comme la « thèse de Doctorat » ou le « PhD Dissertation », on peut manipuler plusieurs concepts principaux dans la même étude. Mais dans un mémoire, l’on conseille que la réalité à étudier soit examinée à l’aide d’un seul concept central. Celui-ci vient du problème antérieurement identifié.
Pour être mobilisé, un concept doit être construit et opérationnalisé. Mais au niveau du Master, on ne construit véritablement pas le concept. On visite les constructions qui en ont déjà été faites sous un angle déterminé. Cet angle dérive du problème identifié et de l’aspect que le mémoire se proposer d’étudier. On peut efficacement le faire en partant du sens commun, puis des sens spécialisés, pour aboutir à des sens d’auteurs. Le sens commun est fourni par les dictionnaires de langue. Les sens spécialisés sont proposés par les lexiques disciplinaires ou les dictionnaires spécialisés. Les sens d’auteurs sont dérivés de travaux de recherche réalisés de la discipline dont relève mémoire. Au terme de cette visite des sens, l’on retient la caractérisation essentielle du concept saisi pour « intelligibiliser » l’étude.
La caractérisation du concept qui est au cœur du mémoire peut se donner en une phrase ayant une proposition principale et deux ou trois propositions subordonnées de telle sorte que chaque subordonnée apporte un élément essentiel de compréhension du concept. Opérationnaliser ce concept revient ainsi, dans un premier temps, à identifier le terme-clé de chacune des propositions. Ce terme-clé devient une dimension ou un aspect primordial du concept. Il est possible qu’une dimension donne lieu à plusieurs sous-dimensions ou à des variables. Au niveau des dimensions ou des sous-dimensions, on est encore à peu près dans l’abstrait. Or, l’objectif final de l’opérationnalisation c’est de faciliter la lecture de la réalité dans les faits. D’où la nécessité de passer de la dimension ou de la sous-dimension, aux variables et, surtout, aux indicateurs. Ceux-ci renvoient aux « observables » avec une ou plusieurs modalités. L’indicateur est ainsi ce que l’on peut voir, toucher, entendre, humer, goûter, lire, etc. L’opérationnalisation du concept peut, à la fin, être « modélisée » dans un tableau, un graphique ou un schéma.
L’une des utilités de l’opérationnalisation du concept c’est l’établissement d’une certaine logique dans la formulation des questions de recherche. L’aspect du problème à traiter « génère » le concept central de la recherche. La compréhension spécifique du concept oriente la formulation de la question générale de recherche. Chaque dimension du concept est le point d’ancrage de chaque question spécifique […] A partir de chaque indicateur, l’on formule des micro-questions, voire des nano-questions, que l’on retrouve en général dans les questionnaires adressés aux enquêtés ou dans la grille d’observation avec laquelle on va sur le terrain. Le concept apparaît donc comme un liant qui connecte le problème, la question générale et les questions spécifiques. Puisque chacun de ces éléments résonne en écho avec les hypothèses et les objectifs, le concept les lie aussi par transitivité. L’opérationnalisation permet d’identifier exactement que ce l’on doit « observer » pour vérifier une hypothèse afin de répondre à une question dans la poursuite d’un objectif.
L’exercice sus décrit permet par ailleurs d’élaborer correctement les instruments de constatation de ce qui est recherché. Cette opérationnalisation du concept pourrait être notée sur deux points :
– Identification et définition du concept : 01 pt
– Déclinaison des dimensions, […] et des indicateurs : 01 pt
*Prochain article : EXAMINER LA MÉTHODOLOGIE*